Les années '70 sont marquées par une importante politisation de la vie publique, qui émane surtout de la jeune génération. Des problèmes internationaux tels que la guerre froide et la course à l'armement des puissances mondiales ainsi que la question de l'écologie provoquent sans cesse de nouvelles crises, après les événements de Mai 68. La structure de la société devient un thème central des années 1970 : on essaie de trouver diverses alternatives aux styles de vie conventionnels - les drogues, l' "amour libre" et communautés jouent alors un rôle important, et le mouvement féministe émettra lui aussi des impulsions décisives. C'est lors de cette décennie que la mode s'affirme comme un moyen d'expression démocratique. Le mouvement hippie qui marquera une grande partie de la mode jusque dans les années 1980, avec ses vêtements respectueux de l'environnement. Le féminisme voit dans la mode un élément patriarcal, si bien que les femmes engagées donnent la préférence à l'anti-mode, qui se traduit différemment selon le pays. Découvrez L'Histoire de la Mode : les années 70.
Une mode 100% naturelle et faite main
Le retour à la nature - telle est la formule magique qui, à peu près au moment du premier choc pétrolier (1973) pousse les jeunes femmes - et même les hommes - à s'emparer d'aiguille à tricoter et d'un crochet : tout ce que l'on peut porter, du gilet à la robe tombant jusqu'au sol avec écharpe coordonnée, en passant par le bonnet et l'immense châle, est tricoté ou fait au crochet. Les objets de décorations sont eux aussi faits en crochet, comme les couvertures, les oreillers, les rideaux et abat-jour.
Le patchwork s'impose aussi : il produit une impression colorée, simple et improvisée, décontractée et campagnarde, semblable à celle des objets faits au crochet. Il s'inspire du temps des pionniers aux États-Unis, époque où les femmes des colons confectionnaient comme par magie de véritables œuvres d'art à partir de rares étoffes et bouts de tissu en leur possession. Dans les années 1970, le patchwork né de la nécessité, devient tellement à la mode dans le monde entier qu'on ne se donne plus la peine de coudre les innombrables petits carrés d'étoffe; à la place, on achète des tissus imprimés de motif patchwork.
La nostalgie ethnique devient à la mode
Les années 1970 sont aussi la naissance d'un style plus nostalgique : le corsage héritage des grands-mères et des longues jupes champêtres, jupes tziganes, des foulard indiens, robes bédouines et vestesafghanes. On aime tout ce qui évoque la mode du XIXème siècle et du début du XXème siècle, ainsi que les allusions aux traditions rurales de l'Europe et du reste du monde. On voit naître un mélange coloré de styles, n'en reprenant aucun exactement, mais empruntant des éléments à chacun d'entre eux.
Les robes et jupes des années '70
Dans les seventies, jupe et corsage deviennent la tenue standard, portée à toute heure et très pratique pouvant convenir à toutes les occasions. Au début, les corsages sont généralement de simples chemisiers ou des polos étroits, mais au fil du temps apparaissent des modèles plus romantiques. Les jupes sont plus courtes que jamais; souvent c'est tout juste si elles couvrent les fesses ! Puis s'amorce un mouvement inverse : les premières jupes mi-longues - longueur "midi" arrivent sur le marché. Dans un premier temps, la jupe midi ne s'impose pas, les femmes ont prit goût aux jupes courtes et trouvent qu'elles font plus "jeune" que les jupes mi-longues, jugées plus guindées. On accepte davantage les manteaux tombant jusqu'au sol, le contraste entre une minijupe et un manteau maxi est très apprécié. Vers 1975, les jupes très courtes ne sont plus à la mode, les jupes cloches ou plissées, longueur genou, se sont imposées comme un standard de la mode; comparées aux jupes précédentes, elles ont l'air tout à fait convenables.
Les robes connaissent une évolution analogue à celle des jupes. Les adolescentes aiment qu'elles tombent jusqu'au sol, les femmes les portent longueur genou. Les robes-chemisiers ceinturées, qui font partie des basiques de la mode des années 1970, sont particulièrement populaires. Au milieu de la décennie, elles sont de plus en plus supplantées par les robes en jersey. C'est une nouvelle étoffe qui apparaît, elle est moelleuse, ne rétrécit jamais, est facile d'entretien et donne des robes au tombé souple, légèrement froncées, jugées pratiques et seyantes.
L'apparition des t-shirts dans la mode
Chemisiers et polos sont des hauts courants, ils seront bientôt complétés par des t-shirts et de romantiques corsages hérités des grands-mères. Les chemisierssont boutonnés jusqu'en haut, munis en général d'un empiècement orné parfois de ruchés et d'un col officier coupé dans la même étoffe que le corsage ou en dentelle. Les manches sont souvent froncées, quelquefois, de véritables manches gigot, longues ou mi-longues, se terminant par une large manchette. Avec un tailleur, les femmes portent des chemisiers plus simples, plus classiques.
Les pattes d'éléphant
Dans les années 1970, les tailleurs pantalons deviennent définitivement convenables en société. Ceux que l'on porte la journée sont en velours, côtelé ou non, en tweed ou encore en tricot. Le pantalon collant aux hanches, fortement évasé dans le bas, donnent aux femmes comme aux hommes une silhouette élancée, voire dégingandée ; plus tard, ils deviendront pour beaucoup l'archétype de la mode des seventies. Vers la fin de la décennie, ces "pat d'eph'" sont supplantées par des jambes plus étroites, mais compensées en haut par de confortables pinces, c'est la ligne des années 1980 qui s'annonce.
La mode des années 1970 est un véritable tournant pour les femmes, qui s'assument avec des mini-jupes et qui osent les pantalons, jusque-là réservés aux hommes.
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